«Je suis en conf call» et d’autres expressions à éviter au bureau

«Je suis en conf call» ou «je reviens vers vous». La novlangue de bureau est aussi courante que fatigante. Dans son livre Les 100 expressions à éviter au bureau et ailleurs le journaliste Quentin Périnel recense ces tics de langage.

Le theatrum mundi, hier présent chez Platon, Shakespeare ou encore Corneille, s’est déplacé dans les entreprises et les saynètes de bureau ont donné naissance à leur propre vocabulaire. Un jargon souvent gonflé «d’anglicismes atroces, d’expressions franco-françaises historiques, de barbarismes et d’impardonnables fautes de langue», écrit Quentin Périnel dans son livre. Le journaliste s’est amusé à recenser cet étrange sabir qui fait désormais intimement partie de notre quotidien.

Dans la catégorie des fautes insupportables que l’on fait tous, on note la formule «je travaille sur Paris». Une expression aussi absconse que ses voisines «je monte sur Paris», «je descends sur Marseille». Comment diable ferions-nous en effet pour nous poser sur une ville? Il faut préférer la locution «Je vais à Paris».

Je suis en conf call
Dans la catégorie du globish à bannir, on note sans exhaustivité: «Save the date», «shooter un mail», «asap», «peser dans le game», «je suis off», «c’est sur la roadmap», «on va brainstormer», «je suis en conf call», etc. Comme l’indique avec raison Quentin Périnel, à force de pérorer, on finit par ne rien dire. Et surtout, ne rien comprendre.

Dans la catégorie des formules que l’on emploie par effet de style (mais lequel?), on note les couardes prétéritions «je dis ça, je dis rien», «je pose ça là», la réponse automatique «ça va comme un lundi», le vulgaire barbarisme latin «grosso merdo». Sans oublier les très communs «je reviens vers toi», «merci d’avance», «je me comprends». Quentin Périnel tord le cou à cette novlangue qui mâtine la langue française.

Centaines de mails de lecteurs 
Tiré des chroniques du Bureaulogue, Les 100 expressions à éviter au bureau et ailleurs est un livre instructif qui a le don de rassembler en quelque 150 pages, introspection, second degré et grammaire française. Il plaira sans aucun doute à ces correcteurs autoproclamés qui aiment à reprendre leurs proches au quotidien, mais pas seulement. Rédigé à partir de «centaines de mails de lecteurs qui ont fait part des expressions et tics de langages qui façonnent leur propre quotidien», l’ouvrage satisfera celles et ceux qui voudraient éviter de sombrer dans les galimatias de l’open-space.

LIRE AUSSIComment faire une conf call en anglais

Source: Le Figaro